
28 Mai SPM, mon amour
Illustré par Alice Does.
Le syndrome pré menstruel vécu par Lili.
Le syndrome prémenstruel (ou SPM) est un ensemble de symptômes physiques et/ou psychiques qui surviennent quelques jours avant les règles. Il toucherait une majorité de personnes menstruées (les études ne s’accordent pas sur un même pourcentage).
Il se vit de façon extrêmement différente d’une personne à une autre. Que ce soit en fonction de la génétique, de l’âge, de la contraception ou bien des moments particuliers de vie.
Message à caractère informatif : le témoignage qui suit est celui d’une femme cis de 29 ans qui utilise un stérilet en cuivre (contraception sans hormones).
Mes symptômes
En ce qui concerne les symptômes physiques durant le SPM, Mère Nature m’a donné des boutons d’acné, des tétons douloureux et une légère constipation #momentglamour.
En réalité, c’est tout à fait gérable et ça ne perturbe pas trop mon quotidien.
Concernant les symptômes émotionnels cependant, on est sur un bon brisage d’ovaires. Je te fais une petite description et je t’explique après. Je deviens intolérante envers tous·tes et toutes choses et j’ai une fâcheuse tendance à tout remettre en question. Ce qui entraîne de grandes questions philosophiques et l’impression que le monde entier est contre moi. En gros, une sorte d’état dépressif/agressif.
Les symptômes dans la vie
En pratique ça donne quoi ? C’est là toute la fourberie du SPM. Ces sentiments n’arrivent pas du jour au lendemain et ils se présentent à moi de façon insidieuse.
Ça commence toujours par de la simple mauvaise humeur. Elle est en général suivie par des phases de conflit avec mes proches. A ce moment-là, je prends tout très personnellement et les accords Toltèques deviennent un lointain souvenir (si tu ne connais pas, renseigne -toi ! C’est très intéressant et utile dans le quotidien). Je suis intransigeante et n’arrive pas à faire de compromis : tout m’insupporte.
Attention, la scène qui suit est déconseillée aux -16 ans car elle contient une scène violente.
J’ai déjà rêvé d’attraper quelqu’un.e qui me saoulait par les épaules et de le taper contre le mur, genre vraiment fort… Tu vois chez Ovide quand Orphée se fait déchiqueter par les Bacchantes ? Et bah voilà, la Bacchante, c’est moi en plein SPM.
Ensuite, arrive le moment où je me dis que ma vie n’a aucun sens, que personne ne m’aime et que finalement, plus rien n’a d’intérêt. C’est en général à ce moment-là que je suis saisi d’un doute… Et jette un oeil à mon application de suivi de règles. Et ça ne rate jamais ! Je me tape (parfois littéralement) sur le front : Mais oui, bien sûr ! Blood is coming !
S’en suit, la dernière phase de mon SPM, la dernière avant les règles : l’envoie de sms d’excuse à mes proches : « Euh oupsie ! J’ai été un peu relou hier. En fait je vais avoir mes règles, déso ! ».
Le fait de me rendre compte que je suis en plein SPM calme généralement les symptômes. Et je te rassure : quand mes règles arrivent, je redeviens le chaton le plus mignon du monde ! Je dis merci à la vie, je chante la vie, je danse la vie… je ne suis qu’amour !
Pour ma part, le SPM ne s’est pas manifesté de la même manière durant les différentes périodes de ma vie. Maintenant que j’approche la trentaine, il me paraît plus intense. Mais pour être honnête, la puissance de mon SPM va de pair avec ma libido qui est toute fofolle. Donc je ne me plains pas trop !
Mes conseils
Bien suivre son cycle est primordial. Et pour cela, tu peux t’aider d’une application de suivi de règles. Ça peut paraitre bête, mais même quand on connaît bien son cycle et son corps, c’est un très bon repère. Et si tu n’y connais pas grand chose, c’est assez pédagogique pour que tu t’y retrouves !
Cependant, même avec une appli on peut se faire avoir (cycles irréguliers, inattentions, SPM décalé). Si tu es énervé.e, troublé.e ou affaibli.e plus de deux jours d’affilés, commence à compter les jours qui te séparent de tes dernières règles. Savoir que c’est le SPM qui parle permet d’être un peu plus calme et d’accepter sa mauvaise humeur. Tu peux faire des exercices de respiration, du yoga et restreindre le plus possible les contacts avec le monde extérieur.
Le mot de la fin
Pour finir, je rappelle que cette description est très personnelle. Mon état d’énervement est particulièrement focalisé sur mes proches durant mon SPM et n’a pas d’impact sur ma vie professionnelle. Cette description fait très cliché certes, mais figure toi qu’on a le droit d’être un cliché !
Allez, bon SPM à toi, je vais me rouler sous la couette et regarder les Orphelins Baudelaire sur Netflix. Et toi, qu’est-ce que tu vas faire ?!
Lili.