
07 Mai Maël Baussand ou l’esthétique du trouble
Illustration Maël Baussand “Autoportrait”.
Les fluides corporels et particulièrement les règles sont au coeur du travail et de la réflexion de Maël Baussand. Photographe engagée, féministe, elle met en scène la réalité des chairs, sans détour. Sorcière moderne, elle s’inspire des arts gothiques, de la peinture italienne et de littérature anglaise. Montrer ce qui nous est caché, sublimer l’intimité la plus crue, oser exprimer sa corporalité et magnifier l’étrange, ce qui nous dérange : Maël nous inspire, nous trouble et nous bouscule.
Extrait de la série “Dentelles” par Maël Baussand.
Dans sa série de photographies “Dentelles”, elle matérialise l’organique, le sang des menstruations, exorcise sa condition sociale de femme et nous confronte ainsi à nos propres démons : nos règles douloureuses, sujettes à répulsion, sont ainsi magnifiées. Une façon pour elle d’accepter le jeu de la nature ?
“Perséphone” par Maël Baussand.
Cyclique a donné carte blanche à Maël qui nous a préparé un enregistrement (encore inédit) d’un poème écrit par ses soins. Ce texte fera l’objet d’une publication prochaine, et s’inspire du travail de Rebecca Solnit. Dans As Eve Said to the Serpent, l’autrice expose en effet (entre autre) sa théorie de l’exquisite, à laquelle Maël a été particulièrement sensible; mais c’est le titre même de cet essai qu’elle a choisi de réinterpréter. De la pudeur à l’impudeur, en passant d’Ève à Lilith…
Maël Baussand le site, le Tumblr et sur Instagram.
Fanny Godebarge.