Dans les règles de l’art : cinq artistes qui utilisent ou représentent les menstrues

Dans les règles de l’art : cinq artistes qui utilisent ou représentent les menstrues


Avoir honte des menstrues, on en a marre et on le dit. Et pour se réapproprier quelque chose que l’on nous dit de cacher depuis tou·te·s petit·e·s, quoi de mieux que d’en faire de l’art ? C’est la démarche de ces cinq artistes, qui ont décidé que la honte, c’était fini.

Timi Pàll

Artiste roumaine, Timi Páll a tenu pendant neuf mois un “Journal de [ses] règles”. A chaque période de menstruation, elle utilisait le sang qu’elle perdait afin de peindre ce qui a finit par représenter un foetus géant. Elle décrit son oeuvre comme “le début d’une fin”, car elle dit que les règles marquent la fin de la période de fertilité, et donc l’impossibilité d’enfanter. “Lorsqu’un ovule meurt, une oeuvre d’art naît”, déclare-t-elle.

 

Marisa Carnesky

Marisa Carnesky est connue pour ses performances rocambolesques qui rappellent les spectacles de cabaret. Dans Dr Carnesky’s Incredible Bleeding Woman, plusieurs artistes se relaient comme dans un rituel. L’une s’enduit d’une gelée faite de menstrues, l’autre avale une épée dont la longueur est déterminée par l’étape dans lequel son cycle menstruel se trouve, une autre encore marche nue, couverte seulement par quelques traces de rouge à lèvres. Ce spectacle, selon l’artiste, “célèbre le pouvoir symbolique et culturel des menstruations”, et il marque tellement les esprits que l’on ne peut qu’approuver.

Vidéo de présentation de la performance

 

Sarah Naqvi

Sarah Naqvi est une étudiante en design textile indienne, qui représente le sang menstruel à travers de nombreux médias : des perles, de la peinture, et surtout de la broderie. Ses oeuvres infiniment délicates sont apparues en réaction à l’insécurité et la honte qu’elle ressentait comme imposées au corps des femmes, et son envie de transformer les stigmas liés au corps féminin en art. Sa réflexion est guidée par des questions telles que “Qu’est-ce qui est sain?”, “Pourquoi nous conformons nous ?”, “Pourquoi nous excusons nous ?”.

Broderie sur tampon

 

John Anna

John Anna est nantaise, graphiste et dessinatrice. Elle représente des femmes dans un style d’art traditionnel, à l’exception d’une chose : l’élément principal de couleur dans ses dessins est son sang menstruel, qu’elle récolte tous les mois. Epuisée par les injonctions à cacher le sang des règles, elle a décidé de le transformer en médium pour ses oeuvres, en quelque chose de beau.

L’innocence

 

Sara Levy

Sara Levy est une artiste américaine, ancienne journaliste et historienne. A travers son art, elle réalise des portraits de personnes qui ont selon elle “changé l’histoire”, et qui sont ignoré·e·s des médias classiques. En réponse au commentaire misogyne de Donald Trump selon lequel la présentatrice de télévision Megyn Kelly devait être en train de saigner de son “quelque part” pour lui poser des questions aussi dures durant le débat républicain de septembre 2015, elle a peint un portrait du président américain, qu’elle a nommé “N’importe Quoi”,  en utilisant seulement son propre sang menstruel.

“Whatever”, portrait de Donald Trump

 

Eva-Luna à suivre sur Twitter.